Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Une émission du 23 juillet 2011 de haute volée : La révolte des masses d'Ortega Y Gasset. Plusieurs passages sont d'anthologie, notamment lors de la seconde partie qui traite de la pensée de l'auteur, la première retraçant sa biographie.

Exemples :
Bérénice Levet, l'enfant gâté ; les droits et la technique : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2011/07/s29/RF_3F60CF40-CC0F-4B06-81BD-58C1DF1889F3_GENE.MP3" debut="20:52" fin="22:07"]

A. Finkielkraut, citation de Goethe : la créature d'élite ; Laurent Laforgue et l'école, les héritiers : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2011/07/s29/RF_3F60CF40-CC0F-4B06-81BD-58C1DF1889F3_GENE.MP3" debut="27:27" fin="30:36"]

Bérénice Levet, l'héritage, aiguillon d'un existence, la passion de l'excellence, l'obsession égalitaire ; Yves Lorvellec, le "señorito satisfait" : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2011/07/s29/RF_3F60CF40-CC0F-4B06-81BD-58C1DF1889F3_GENE.MP3" debut="30:36" fin="34:22"]

Citations : le droit à la continuité ; Charles Dupont-White (1807-1878) ; Hannah Arendt ; Yves Lorvellec, la révolution bond en arrière ; amour de l'Angleterre ; le passé : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2011/07/s29/RF_3F60CF40-CC0F-4B06-81BD-58C1DF1889F3_GENE.MP3" debut="34:22" fin="37:42"]

Bérénice Levet, les politiques culturelles des musées, le Louvre, les Folles journées de Nantes ; venir en tant que masse ; citation d'Ortega Y Gasset (1929), la jeunesse : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2011/07/s29/RF_3F60CF40-CC0F-4B06-81BD-58C1DF1889F3_GENE.MP3" debut="44:02" fin="47:30"]

Avec
• Yves Lorvellec Agrégé de l’Université et docteur en philosophie, Conseiller des Affaires étrangères
• Bérénice Levet Philosophe et essayiste
Le philosophe José Ortega y Gasset (1883-1955), professeur de métaphysique à l'université de Madrid de 1910 à 1936 et fondateur de l'influente « Revista de Occidente », est considéré comme l'un des plus éminents représentants de l'humanisme libéral européen du XXe siècle.

Ortega y Gasset sur le spécialiste barbare. Source : José Ortega y Gasset, La révolte des masses, Les belles lettres, 2011. Pages 187-188.

L'aide active à mourir le samedi 4 mai 2024. Ce numéro de Répliques ne déroge pas à la règle : deux invités aux opinions opposées, dont un, ici l'ex de France Culture Raphaël Enthoven, est proche de la position du producteur Alain Finkielkraut.

Joute donc entre un partisan des soins palliatifs en toutes circonstances, le Guay, et un autre favorable à l'AAM. Le débat a été de bonne qualité durant un bon moment jusqu'à ce qu'Enthoven, se croyant sur une scène de théâtre, prenne des air scandalisés et sorte des tirades totalement ridicules. Il aurait fallu une autre pointure pour répondre à Damien Le Guay, l'invité principal de l'émission, mais ce qui fait le succès (peut-être malsain) de "Répliques" et qu'encourage la direction, c'est aussi la dispute entre débatteurs inégaux.

On notera que le thème agite aussi les radios étrangères, notamment en Allemagne depuis longtemps, exemple Sterbefasten – Nichts essen und trinken bis zum Tod SWR2 Wissen du 14.03.2024 et au Royaume-Uni, Assisted Dying BBC 4 Beyond Belief le 09.04.2024.

Alors que la loi sur l’aide active à mourir s’apprête à être examinée à l’Assemblée Nationale, il est nécessaire de tenter de cerner les enjeux politiques et philosophiques d’un tel événement législatif.
Avec
• Raphaël Enthoven Philosophe, écrivain, éditorialiste
• Damien Le Guay Philosophe, critique littéraire, journaliste et vice-président du comité national d’éthique du funéraire.
Le projet de loi autorisant l’aide active à mourir va être examinée à l’Assemblée Nationale. Depuis plusieurs années le débat sur ce sujet fait rage entre les uns et les autres et à l’intérieur de chacun. S’agit-il d’une rupture anthropologique ou d’une ultime et salutaire conquête de la liberté ? Alain Finkielkraut s’en remet à la sagacité philosophique de Damien Le Guay, auteur de Quand l’euthanasie sera là (Salvator, 2024), et à Raphaël Enthoven qui est vigoureusement intervenu à plusieurs reprises sur cette question. (...)

Qu'est-ce que la laïcité le samedi 11 mai 2024.

Curieuse illustration, mais on connaît l'esprit du personnel de la station, pour ce numéro de "Répliques" évidemment tourné vers la loi de 2004 et vers l'actuelle remise en question de sa disposition essentielle, à savoir l'interdiction du port de signes religieux ostensibles ("Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit").

A quoi ressemble notre modernité laïque ? Y a-t-il une singularité française sur cette question ? Comment cette notion se déplace-t-elle dans le débat public ?
Avec
• Abnousse Shalmani Journaliste, réalisatrice et écrivain
• Philippe Portier Sociologue spécialiste des laïcités, titulaire de la chaire Histoire et sociologie des laïcités à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes – EPHE

Alain Finkielkraut reçoit la journaliste, romancière et essayiste Abnousse Shalmani, qui vient de faire paraître Laïcité, j’écris ton nom (Observatoire, 2024) et le politologue Philippe Portier, titulaire de la chaire « Histoire et sociologie des laïcités » à l'École pratique des hautes études, auteur notamment de L'État et les religions en France, Une sociologie historique de la laïcité (PUR, 2016). Ensemble, ils tentent de dresser un état des lieux de notre modernité laïque. (...)

Disons-le tout de suite, Philippe Portier est "le méchant" de l'émission (il y en a toujours un à Répliques), son argumentation, intelligemment développée en recourant à de nombreux auteurs, consiste à dire que la loi de 2004 est liberticide et que le contrôle doit se faire a posteriori et non a priori. Il ne le dit pas, mais on déduit qu'il est en faveur du port du hijab à l'école et de toute tenue manifestant une appartenance religieuse pourvu qu'aucun prosélytisme ne soit manifeste. Selon lui, la loi de 2004 va à l'encontre de l'esprit de la loi de 1905.

De son côté, Abnousse Shalmani, très en verve, met les choses sur un autre plan, celui de l'espace de liberté que représenterait l'école : liberté de s'affranchir des obligations familiales et communautaires. Elle place la question, non sur un plan formel et juridique, mais sur un plan moral : les enfants mineurs soumis à une tenue manifestant une appartenance religieuse (il est uniquement question de l'islam ici) doivent se voir offrir un espace de neutralité, les autres devant être protégés de toute pression explicite ou implicite.

Le débat est de bonne tenue et permet de voir la différence d'approche flagrante entre une femme qui a dû fuir l'Iran avec ses parents après le coup d'État de 1979 dans son pays et l'homme qui fait des conférences en Histoire et sociologie des laïcités à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.